La mort lui va si bien

Publié le par kristel



Nouvelle venue sur canal +, la série Pushing Daisies est un conte drôle et charmant où les morts reviennent à la vie dans un univers aux couleurs acidulées, sucré comme une tarte à la rhubarbe.



Le pitch : Ned découvre à l'âge de 9 ans qu'il a un don très spécial, celui de ressusciter les morts en les touchant. Mais ce don a un revers : il ne peut ramener quelqu'un à la vie plus d'une minute sous peine de provoquer le décès d'une autre personne et ne pourra plus jamais avoir de contacts physiques avec le ressuscité car il le tuerait définitivement. Cette révélation de son don se fait de façon très cruelle, provoquant le retour à la vie et la mort de sa mère, ainsi que celle du père de sa petite voisine dont il est très épris, Charlotte, dite Chuck.
Arrivé à l'âge adulte, Ned, devenu pâtissier, met son super pouvoir au service de la vérité. Assisté d'Emerson, un détective privé ayant pour hobby le tricot, il s'introduit dans les morgues et "réveille" les victimes afin de découvrir qui les a réellement tuées. Et c'est ainsi qu'il retrouvera Chuck, assassinée, et en bon prince charmant, la fera revenir d'entre les morts. Mais revers de la médaille, ils ne pourront jamais se toucher...



Pushing Daisies vient de l'expression anglo-saxonne "to push daisies" littéralement "relever les pâquerettes", l'équivalent de "manger les pissenlits par la racine". Heureusement que le titre original a été conservé, la pâquerette étant plus poétique que le pissenlit. Et de poésie il en est question : rien que la "tarterie" tenu par Ned est un lieu onirique, aux couleurs éclatantes. Son don, il le met au service de ses tartes, redonnant une vie aux fruits pourris. L'univers de Ned se compose de sa serveuse, Olive, folle de lui, de son chien qu'il a ramené à la vie enfant et qu'il ne peut caresser qu'à l'aide d'une main articulée et d'Emerson, le privé associé à sa petite entreprise de réveil mortuaire (une mort élucidée = une prime).
L'équilibre de ce petit monde va se retrouver bouleverser par la résurrection de Chuck, l'amour de Ned, une jeune femme craquante à l'univers aussi farfelu et poétique que celui de Ned (voir ses tantes, les Darling Mermaids, agoraphobes fans de fromages !).


Le thème de la mort n'est pas si original, il a déjà été traité dans des séries comme Six feet under ou Dead like me (point commun avec cette dernière, Pushing Daisies à le même créateur, Bryan Fuller). Mais ici, la mise en scène de la mort est teintée d'un humour noir soft, le but n'étant pas de choquer mais de rester dans la légèreté de ton donné à la série. Un héros possédant un super pouvoir, c'est aussi devenu un des lieux communs de la série US. Ce qui fait vraiment le charme ici c'est le style visuel, lorgnant vers Tim Burton, donnant un côté irréel et fantastique à l'histoire. Servie par une voix off détachée et souvent drôle, qui égrène l'âge des victimes (35 ans, 2 mois, 3 semaines, 9 minutes par exemple), Pushing Daisies recèlent des scènes complètement délirantes, proche du burlesque.


Malheureusement, la série s'est arrêtée durant la saison 2, peinant à garder son public. Mais il reste que le couple platonique formé par Ned et Chuck est le plus charmant et pétillant que l'on ait vu depuis longtemps, mention spéciale à Lee Pace, très séduisant et dont l'air rêveur fait merveille. Il ne faut donc pas bouder son plaisir et profiter de cette première saison, ovni acidulé et frais, un petit moment hors du temps dégusté dans la pâtisserie de Ned.



Pushing Daisies, série américaine crée par Bryan Fuller (2007)

Avec Lee Pace, Anna Friel, Chi McBride

Sur Canal + (saison 1, 9 x 42mn)

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