Gainsbourg for ever
Artiste touche à tout, omniprésent ces quarante dernières années, le Grand Serge est aujourd’hui au cœur de l’actualité culturelle. Une expo, un film et des disques : le mythe est en marche…
Gainsbourg n’a jamais été aussi populaire. En témoigne la superbe exposition qui lui est actuellement consacré à la Cité de la Musique, à Paris. 24 piliers disposés sur 500m2, 48 haut-parleurs, le dispositif est impressionnant afin de réussir le pari « d’exposer la musique ». Le maître d’œuvre est l’artiste sculpteur de sons Frédéric Sanchez qui a choisi d’articuler l’exposition autour de 4 périodes (la « période bleue », les idoles, la décadanse, ecce homo) afin de plonger le visiteur au cœur du continent gainsbourien : ses inspirations, ses références, son œuvre protéiforme.
Tour à tour peintre, écrivain, cinéaste, chanteur, auteur, compositeur, l’artiste méritait une telle exposition, à la hauteur de l’œuvre. On peut également y trouver des objets personnels provenant de son domicile de la rue de Verneuil comme la célèbre « table aux médailles » ou la statue de l’homme à tête de chou, des tableaux peints par lui-même dont son fameux autoportrait. Des manifestations sont associées : projection de films, concerts (Blonde Redhead, Daniel Darc), concert-promenade... L’exposition est une immersion totale dans l’univers de Gainsbourg.
Parallèlement à l’exposition, Mercury/Universal ressort un beau coffret 4 cds rassemblant une centaine de chansons écrites par Serge pour les femmes de sa vie et autres interprètes. Redécouvrir ses plus beaux albums au format original est possible par des rééditions vinyles dont Histoire de Melody Nelson, Initials B.B ou Aux armes et cætera (disponibles également en cd format vinyle replica).
A venir également, un film réalisé par Joann Sfar, l’auteur du chat du rabbin, qui souhaite surtout « ne pas faire un biopic mais plutôt un conte de fées ». Titre provisoire : Gainsbourg : une vie héroïque. Gainsbourg qui déclarait en 1987 « il faut être honnête, je ne suis pas à la hauteur. Je me sens périssable et je veux qu’il ne reste rien de moi quand je crèverai ». Ben, c’est raté, de tous ces petits riens un mythe moderne est né.
Cité de la Musique, du 21 octobre 2008 au 1er mars 2009