The Monty Python Holly Channel
Les maîtres du non-sens anglais, excédés de se voir dépouillés de leurs œuvres par les internautes, ripostent en créant leur propre chaîne vidéo sur YouTube, et ce avec humour et courtoisie, of course.
"Nous savons qui vous êtes et où vous habitez, et nous pourrions vous poursuivre avec des moyens d'une horreur indicible".
"Mais étant des types exceptionnellement sympas, nous avons trouvé un meilleur moyen de reprendre ce qui nous revient: nous avons lancé notre propre page Monty Python sur YouTube".
Plutôt que de faire un procès à YouTube, Les Monty Pythons ont choisi le mode comique afin de protester contre le piratage de leurs vidéos par les internautes et mettre fin à une période de "manque à gagner". En créant leur propre chaîne, ils proposent ainsi à leurs fans des vidéos en ligne en "haute qualité " choisies par eux, en visionnage gratuit. En échange, ils demandent au public d'acheter leurs films et dvd et pas de commentaires inutiles ! Chaque vidéo ainsi postée sur la chaîne est accompagnée d'un lien permettant d'acheter le film ou l'émission dont elle est extraite.
Même si ça a un côté commercial, même si on peut penser que les Monty Python, en faisant ça, disent clairement qu'ils ont besoin d'argent (dixit John Cleese, en plein 3e divorce qui lui "coûte la peau des fesses" !), c'est surtout une excellente manière de faire comprendre au public ce que signifie une utilisation sans autorisation des œuvres d'un artiste : pas de royalties pour ce dernier et une violation des droits d'auteur. Tous ces chefs d'œuvre d'humour absurde sont leur propriété et il leur appartient, à eux seuls, le droit de les exploiter et de les diffuser.
Ainsi, on a le plaisir de revoir des extraits de La vie de Brian, Sacré Graal et autres Monty Python Flying Circus (émission télé des années 70). La vidéo réalisée par Michael Palin, Eric Idle, John Cleese, Terry Jones et Terry Gilliam a été vue à 150.000 reprises en cinq jours, et la page dédiée aux Monty Python a gagné 9.000 abonnés. Après la télé et le cinéma, les cinq sexagénaires ont donc réussi à faire leur trou sur la toile, dans le plus pur style Monty Pythonien :
"Mettre fin à la douleur et au dégoût que nous avons éprouvés en nous faisant arnaquer toutes ces années". Don't act.